Permanence temporaire est une série photographique sur les points de repère et les moments vécus lors de voyages et d’explorations. En particulier, cette série portera sur deux voyages distincts que j’ai effectués le long des villages au nord de la péninsule gaspésienne au Québec. Je m’intéresse particulièrement au paysage naturel, aux maisons et monuments architecturaux qui font en permanence partie du paysage québécois, mais ne font que temporairement partie de nos souvenirs lorsque nous voyageons. En documentant ces emplacements et monuments, je leur donne une permanence dans une image. Ces lieux que je ne connaissais que temporairement sont désormais permanents. Plusieurs de ces maisons nous rappellent une autre époque de l’histoire du Québec. Elles ont chacune hébergé à un moment quelqu’un, ou fourni un usage qui ne s’applique peut-être pas aujourd’hui. Ils ont été construits pour accueillir un visiteur comme moi, ou simplement une maison, ces monuments se dégradent avec le temps, et un jour ils n’existeront plus.
En tant que voyageur, nous nous interrogeons sur l’histoire de ces monuments et quel était leur but pour les habitants de la région. Nous dormons dans une maison où de nombreuses personnes ont séjourné auparavant. Où nous nous arrêtons est un objet permanent dans le temps, mais nous nous déplaçons constamment d’un endroit à l’autre, ajoutant un autre visiteur à la liste. On va peut-être trop vite, qu’on ne regarde pas ce qui n’est pas intéressant, comme une maison au bord de l’autoroute. Ces lieux banals ne prendraient pas de place dans nos mémoires. Le paysage mondain est documenté comme un retour peut-être en arrière, sur quelque chose qui est resté stagnant dans le temps.
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